vendredi 14 décembre 2012

La javanaise du PTZ +

Fer de lance des gouvernements successifs depuis 1995 pour relancer le marché immobilier, le prêt à taux zéro n'en peut plus d'être modifié. Pour la troisième fois depuis le début de l'année, il est une nouvelle fois question de modifier les conditions d'accès au Prêt à Taux Zéro +. Chacun semble y perdre son latin entre PTZ, PTZ +, PTZ ++ et pourquoi pas, un retour case départ au PTZ tout court.

Rappelons tout de même que le PTZ avait été instauré en 1995 au plus fort de la crise immobilière pour relancer le marché immobilier en permettant aux ménages les plus modestes de pouvoir accéder à la propriété.

… oui, mais voilà … en 1995 le stock de biens, neufs comme anciens, disponible à la vente crevait le plafond. La question ne se posait donc pas de savoir quel serait l'impact du Prêt à Taux Zéro sur les prix de l'immobilier. Ceux-ci étaient d'ailleurs au plus bas.

Le lobbying des promoteurs et des professionnels de l'immobilier semble vouloir un retour à un élargissement de l'assiette du PTZ + actuel avec un retour à sa mise à disposition des acheteurs de biens dans l'ancien. Dans un marché bloqué, il est évidemment de bon ton d'essayer de trouver des leviers pour abonder les capacités d'emprunt de chacun.

… oui mais voilà … la pénurie de biens n’est pas due à un problème de solvabilité des ménages mais à un manque de stock chronique depuis des décennies. Il est donc fort louable de la part de Cécile Duflot de camper sur ses positions, un retour au PTZ (sans +) n’apportant strictement au marché actuel.

Il serait par contre de bonne augure de revenir au principe fondamentale du PTZ en augmentant l’apport des ménages les plus modestes par l’intermédiaire de ce levier. Qu’en est-il de la volonté de céder une partie du parc de logements sociaux à leurs locataires ?  Sauf erreur de ma part, une étude réalisée sous le précédent gouvernement avait mis en avant la possibilité d’autofinancer l’accession à la propriété de ces ménages en mettant en corrélation un PTZ renforcé, une continuité du versement des APL et un effort d’épargne de ces ménages équivalent à leur complément de loyer actuel. N’y aurait-il pas là un formidable levier pour relancer l’accession à la propriété sans provoquer de hausse des prix ?
… oui mais voilà … cela ne va pas dans le sens du discours gouvernemental. Quoi de plus affreux qu’une France de propriétaire ! Soyons patients, le bon sens aura gain de cause un jour ou l'autre ....

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